Sénégal, ceux qui se soucient de votre
avenir vous parlent ! Et ceux-là vous invitent à prendre conscience de
votre objectif et de ne jamais quitter le sentier qui y mène. Rappelez-vous que
l’heure actuelle est placée sous le signe de l’action. Car la marche vers
l’émergence est ardue et n’offre aucun moment de répit. Plus il n’est question,
par conséquent, de perdre du temps sur des propos politiques partisans qui
n’ont même pas de raison d’être.
Aujourd’hui qu’est soulevée la question de
la révision constitutionnelle, tous les contempteurs du régime en place y vont
de leurs interprétations. Mais aucun de tous ne pourra trouver d’acte plus
conforme aux exigences juridiques que celui de se soumettre aux décisions d’une
instance aussi solennelle qu’un conseil constitutionnel. Et ce qui pourrait
paraître plus étonnant c’est que ce soient des juristes qui invitent le
président SALL à passer outre la loi. Cela constitue la preuve la plus
manifeste du fait que ces derniers ont appris le droit, mais ils n’en ont aucune
imprégnation. Car, si tel était le cas, ils auraient compris que le peuple
gagnerait beaucoup plus à intégrer l’idée que lorsque le droit est dit, il ne
peut s’ensuivre que son application. Mais hélas, nos politiques cherchent
toujours à nous bercer pour disposer du temps d’aiguiser la lame qui doit nous
« égorger ».
Aussi se réfugient-ils derrière l’argument
plat du respect de la promesse électorale. Oui, il est vrai qu’il y a de
l’importance à honorer un engagement pris vis-à-vis du peuple. Cela fait même
partie des principes les plus fondamentaux de l’éthique politique. Mais ce
qu’il faut savoir c’est qu’il est encore plus essentiel de comprendre que la
loi supplante tout autre principe, dans le sens où elle est le soubassement
même de l’ordre républicain. Qu’est-ce-qui serait plus républicain, quel acte
trouverions nous qui irait mieux de pair avec le principe de la démocratie que
celui de donner au peuple l’opportunité de s’exprimer dans le cadre
référendaire ?
Ils
disent, en outre, que le principe de la non rétroactivité de la loi ferait
qu’une victoire du « oui », lors du référendum, permettrait au
Président Sall de briguer un troisième mandat. Cet argument nous semble le plus
léger de tous, dans la mesure où il sous-entend une sous-estimation de la
maturité politique du peuple sénégalais. Ce peuple là qui a révélé à la face du
monde la conscience qu’il avait de sa souveraineté lors de la période
préélectorale, avec le mouvement du 23 juin 2011, et électorale, avec la
déroute magistrale du régime du parti démocratique en 2012. Ce que nous voulons
dire par là c’est que la conscience politique du sénégalais suffit à faire de
lui sa propre sentinelle de la démocratie.
Président ceux du bas vous parlent. Et
ceux-là vous rappellent que les propos du renard ne sont en vue que de faire
perdre au corbeau ce qu’il tenait pour acquis !
Abdoulaye
DIOUF
Coordonnateur
de la
Commission
Ethique & déontologie
Bokk
Defar Sénégal