La décision du Conseil Constitutionnel :
Vers un blocage des institutions ? La décision du Conseil Constitutionnel :
Vers un blocage des institutions ?
La décision du Conseil Constitutionnel invalidant la liste des titulaires de la coalition YAW
et la liste des suppléants de la Coalition BBY aux élections législatives du 31 juillet
prochain, est inédite et sans précédent au Sénégal. Elle est même susceptible d’engendrer
l’impasse voire un blocage dans le fonctionnement des institutions du pays.
On est, en effet, en droit de craindre le blocage au moins à partir de deux considérations :
1. La confection de la liste nationale. Comment matérialiser la liste nationale
clairement visée par le code électoral et qui doit comprendre la liste des titulaires
et la liste des suppléants (art L.150 et L.154) ?
2. L’installation de l’Assemblée Nationale : Comment attribuer les suffrages que
récolterait la coalition YAW au niveau national puisque les uniques bénéficiaires
(les titulaires de la liste nationale) n’existeraient pas ? Ces voix ne peuvent pas
être attribuées aux suppléants de la liste nationale car pour ce faire il faudrait
qu’il y ait vacance de siège ; la liste de suppléants étant établie qu’ « en vue de
pourvoir aux vacances qui pourraient se produire » (art L154).
A ce jour, à deux semaines de l’ouverture de la campagne électorale, aucune réponse
concrète, sérieuse et claire n’est encore apportée à ces questions par les autorités
administratives et judiciaires, en dépit des spéculations médiatiques cacophoniques.
A défaut de ces réponses, le Sénégal risque, par effet induit de cette décision du Conseil
Constitutionnel, de plonger dans une grave crise institutionnelle. La responsabilité du
Conseil Constitutionnel en serait pleinement engagée devant le peuple.
Par conséquent, le mouvement AM-FIT
Tout en réaffirmant avec force son attachement au respect et à la sauvegarde des
institutions du pays et surtout au respect du droit et de la libre expression de la volonté
du peuple sénégalais,
Exige le report des élections législatives du 31 juillet 2022 pour éviter au pays le désordre
et pour rechercher les voies de sortie de l’impasse institutionnelle manifeste vers laquelle
le pays s’achemine.
Interpelle le Président de la République qui est le garant de notre constitution sur sa
responsabilité de préserver la paix, la concorde dans le pays et l’état de droit.
Invite les acteurs politiques à une mobilisation pour la pleine expression de la volonté du
peuple et pour la préservation des droits fondamentaux des citoyens.
Fait à Dakar, le 28 Juin 2022