lundi 9 novembre 2015

Lundi le 20 avril 2015 - TRANSHUMANCE OU VERTU !(SOU SAGN SAGN MAYÉ LÉP NGOR WAR TANE LI GUEUN !)


La fin justifie les moyens". Telle est cette vielle maxime que l'époque moderne et contemporaine a hérité de Machiavel et qui a fini de s'imposer comme le principe absolu de toute démarche politique. Au nom d'un tel principe on a pensé pouvoir légitimer en politique les pratiques les plus viles ainsi que les ambitions les plus sournoises. Car, pense-t-on, la politique entretient un rapport d'exclusion avec le sens moral et la vertu. Si nous avons choisi de rappeler cette perception machiavélienne, c'est bien parce que la scène politique sénégalaise offre un spectacle qui sonne comme sa réactualisation. Aujourd'hui que l'on parle de la transhumance et que l'on ose même la placer sous le signe d'une forme d'expression de la liberté politique, il devient opportun de recadrer les choses. Etre libre ce n'est pas faire ce que l'on veut et comme on le veut. Etre libre c'est agir de sorte que, derrière l'action que l'on pose, il ne puisse y avoir rien que la morale réprimande. Ce que nous cherchons à dire c'est que toute liberté n'est pas exprimable car derrière toutes, devraient pouvoir s'entendre les voix hautes de l'honneur, de la dignité et de la vertu (SOU SAGN SAGN MAYÉ LÉP NGOR WAR TANE LI GUEUN). L'argument favori que servent les contempteurs de l'éthique politique, pour justifier la transhumance, serait également qu'ils nourrissent l'ambition de servir leur pays auprès de l'élu. Voilà une raison qui suscite en nous l'hilarité. Car nous ne voyons en quoi il serait impératif d'être dans les rouages de l'Etat pour bien servir son peuple. Nous pensons, au contraire, qu'ils ne serviront davantage leur nation qu'à partir du moment où ils acceptent dignement de maintenir ce rapport dialectique qu'il doit y avoir entre ceux qui président aux destinées du peuple et ceux-là qui y aspirent. Car il y va de la garantie de la solidité des institutions. Aussi faudrait-il que ceux qui pensent profiter de la transhumance comprennent que ces gens là n'ont rien à leur apporter, car s'ils avaient véritablement de la représentativité, ils auraient eux-mêmes été aux commandes de la destinée de notre cher Sénégal. Que le régime en place prenne garde de l'effet pervers de la transhumance. Qu'il se remémore les leçons de l'histoire politique récente de notre pays. S'il est essentiel pour un dirigeant de pouvoir identifier ceux qui, parmi ses ennemis, pourraient devenir ses amis, il lui est beaucoup plus utile de pouvoir reconnaître ses ennemis parmi ses amis. Les sénégalais ne sont plus dupes et attendent de leur dirigeants une intelligence qui soit à hauteur de la leur.
Par la commission Ethique & déontologie


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