mardi 7 juillet 2020

CE QUE JE CROIS- Une contribution de Pape Ibrahima BEYE- 26 avril 2020


La pandémie du Covid-19 constitue une Menace sans précédent pour notre démocratie, notre économie et notre société mais aussi, O paradoxe, une Opportunité pour celles-ci. Sous ce rapport, notre stratégie de résilience symbolisée par le Programme de Résilience Economique et Social (PRES) doit être adossée à une démarche duale:
- 1 - autour d’une vision stratégique commune adossée à une éthique de responsabilités partagées, faire face, autour du Président de la République, pour limiter, de manière systémique et systématique ,les effets du Covid-19 sur nos finances publiques, nos entreprises, nos emplois, notre système de santé, notre système éducatif, notre protection sociale, notre balance commerciale
- 2 - anticiper, d’ores et déjà, la fin de la pandémie, en anticipant les ruptures nécessaires et non les subir. A cet effet, il convient de:
a)       maintenir et nourrir le consensus social et politique obtenu par le Président de la République autour de notre Contrat social face à la Nation en danger,
b)      renforcer les réformes en cours au niveau des politiques publiques et les réformes nouvelles qu’appelle la situation, notamment :
    ; en augmentant, de manière exponentielle, la production domestique des biens et services, grâce à un secteur privé plus fort, des facteurs techniques de production et un facteur Travail plus compétitifs,
    ; une agriculture plus productive et compétitive, autorisant, à brève échéance, une indépendance alimentaire durable,
    ; la poursuite de la politique de modernisation et d’accroissement des infrastructures économiques , sanitaires et sociales,
    ; l’amplification et l’accélération du développement du réseau ferroviaire, afin de réduire les coûts directs et indirects induits par l’entretien coûteux des routes(amplifié par la question du poids à l’essieu),les nombreux accidents de la route( morts, blessés, longues hospitalisations, journées de travail perdues, dépenses pour la Caisse de Sécurité sociale) mais en même temps, d’accroître la sécurité et la sûreté de la circulation des biens et services mais aussi la lutte contre la fraude, le trafic de drogue, le terrorisme,
    ; le développement des politiques HIMO( haute intensité de main d’œuvre),pour soutenir la génération d’emplois et de revenus décents surtout au profit des jeunes, dans notre stratégie de lutte contre le chômage, le sous-emploi et la précarité,
    ; le renforcement de l’Acte 3, pour plus d’équité, de compétitivité et de développement territoriaux,
    ; la mise en place du contenu local induit par les découvertes de pétrole et de gaz,
    ; le renforcement de la protection de nos ressources halieutiques,
    ; l’accélération de la protection de l’environnement pour plus d’emplois verts, d’économie verte et de lutte contre l’effet de serre.
Ainsi, au total, nous devrons  sortir de cette crise plus forts car plus confiants en nos valeurs, capacités, le génie de sénégalais qui a su traverser de nombreuses épreuves.
Car, comme l’a si bien dit le Président de la République, à l’instar des crises et catastrophes majeures qui ont jalonné la marche des sociétés, celle du Covid-19 va aboutir à l’instauration d’un nouvel ordre mondial avec ses bouleversements de tous ordres au niveau de la division du Travail, de l’attractivité des pays aux IDE( investissements directs étrangers).Malheureusement, à ce jeu déjà connu, cette course, seuls les pays les plus agiles, stratèges, compétitifs et stables seront « au rendez-vous du donner et du recevoir » comme se plaisait à le répéter l’ancien Président Senghor.
A présent, l’heure est grave, l’horizon sombre, l’angoisse inhibitrice, les certitudes intellectuelles et scientifiques érodées, les organisations publiques comme privées déboussolées.
C’est dire que les urgences de l’heure se résument en:
·  revisiter les paradigmes dominants, les stratégies, politiques et programmes, à l’aune des dégâts économiques et sociaux générés par le Covid-19 et du sursaut collectif nécessaire,
·  être prêts à, sans délai, remettre en cause ce qui doit l’être,
·  ensemble, se remettre en ordre de bataille, pour relever les défis du moment et ceux à venir,
·  mettre en œuvre les  réformes structurelles, sociales, économiques et sociétales condition sine qua non d’une véritable relance économique durable, inclusive car adossée à plus d’emplois et revenus décents, de justice sociale et de protection sociale pour tous.

Pape Ibrahima Beye
Economiste
Dakar, le 26 avril 2020


http://www.bokkdefar.fr/

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